Greenpeace avait publié au cours
de l’année 2014 les résultats d’une étude qu’elle a commanditée sur la présence
de substances toxiques dans les vêtements d’enfants. L’étude a concerné les
habits et les chaussures d’enfants fabriqués sous les grandes marques de l’industrie
de la mode, telles que American Apparel,
C&A, Disney, GAP, H&M, Primark Uniqlo, Adidas, LiNing, Nike, Puma et
Burberry. Les résultats sont inquiétants
car les substances toxiques recherchées ont été détectées, dans la majorité des produits échantillonnés dans 25 pays à travers le monde, à des teneurs dépassant les valeurs limites acceptables pour les substances pour lesquelles il existe des normes.
car les substances toxiques recherchées ont été détectées, dans la majorité des produits échantillonnés dans 25 pays à travers le monde, à des teneurs dépassant les valeurs limites acceptables pour les substances pour lesquelles il existe des normes.
Les substances toxiques
recherchées sont les nonylphénol éthoxylates (NPEs), les phthalates, les organoétains
(dérivés organiques de l’étain), les produits chimiques per/poly-fluorés (PFCs)
et l’antimoine. Ces substances sont employées dans l’industrie du textile et du
cuir alors qu’elles sont redoutées pour leur toxicité entre autre sur les
systèmes endocrinien, nerveux et immunitaire ou même leur cancérogénicité, même
à des doses très faibles. Cela donne une idée du risque que les enfants
encourent en portant ces vêtements. A voir les perturbations physiologiques et
les problèmes de santé observés aujourd’hui dans la population, telles que les
dysfonctionnements de la croissance et du développement des caractères sexuels
entre autres, on ne peut omettre de penser à un éventuel rôle des substances
employées dans les industries du textile et du cuir. Les résultats de cette
étude seraient significativement égaux à ceux d’autres études antérieures, à l’issue
desquelles Greenpeace avait interpellé les responsables des marques concernées à
cesser l’emploi des dites substances. Elle avait ainsi lancé en 2011 une
campagne de détoxification à laquelle elle espérait une adhésion totale de
toutes les marques, mais ce n’est malheureusement pas encore le cas. Certaines
marques telles que Adidas, Nike et LiNing
n’ont encore manifesté d’engagement concrètement favorable. Ce comportement est-il
loin d’un acte délibéré d’empoisonner des enfants ?
Cette étude s’est intéressée aux
substances toxiques uniquement dans les habits d’enfants ; cela ne
signifie pas que les enfants sont les seuls pour qui il y aurait un risque. Les
habits de personnes de tout âge sont susceptibles d’être contaminés. L’intérêt
pour l’habillement infantile ici est que les enfants présentent une
vulnérabilité particulière face à aux substances toxiques, compte tenue de
certains facteurs physiologiques comme le développement progressif de leurs
fonctions encore fragiles et leur comportement naïf.
Le risque causé par l’usage des
substances dangereux dans l’industrie du textile n’est pas seulement à travers
leur présence dans les vêtements des enfants, mais aussi la présence de résidus
dans les rejets industriels déversés dans l’environnement. Ces résidus vont
ensuite remonter dans notre assiette via les produits agricoles et de pêche. A cela
il faut aussi ajouter le risque pour les ouvriers qui manipulent les dites
substances tous les jours dans l’industrie.
Tenant à son slogan « valeur
limite acceptable n’est pas acceptable », Greenpeace prône l’interdiction
pure et simple de l’utilisation des produits chimiques dangereux dans la
fabrication des vêtements. A cet effet, l’ONG activiste compte sur l’engagement
de tous, gouvernement et industriels du textile et de la mode y compris pour la
prise de décisions fermes et d’actes concrètes afin de protéger l’environnement
et la santé de tous.
Par Julien DEMBELE, M.Sc.
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